Je suis épuisée, au fond du gouffre. Je suis seule, démunie dans ce quotidien qui me ronge jusqu'aux os. Je suis seule, désemparé.
Je n'ai plus goût à rien, je ne vois pas de projets qui me font présager un avenir plus doux ou serein. Je suis au bout du rouleau, je n'ai ni le temps ni la patience de m'occuper de mes enfants.
Ma vie se résume à un enchaînement de tâches à accomplir, de rendez vous à honorer, de courrier à envoyer, de factures à payer. Je n'éprouve plus aucun plaisir ni dans le fond ni dans la forme.
Je dors quand j'ai le temps, je me lave quand je peux, et même ses taches de la vies courantes sont encombrées par des pensées sans intérêt " ai-je bien renvoyer le mail ?, il faut que prenne RDV pour fiston, à quel heure je dois récupérer les gosses demain, le frigo est vide..."
Je me sens en péril, et j'ai le sentiment de mettre mes enfants en péril, par le manque d'intérêt que je leur porte dans ce quotidien étouffant, parfois même leurs rires un peu trop perçants me donnent mal à la tête. C'est une terrible sensation.
Je pleur, du matin au soir je pleur, parfois au travail je m'absente pour pleurer.
Je suis inconsolable.
Je me sens si seule.
Ce sentiment m’isole. Depuis tant d’année on me colle cette étiquette de femme forte , de fille qui rigole, de femme joyeuse , de mère enjouée.
C’est une culpabilité supplémentaire que je porte sur mon dos, ben oui j'ai tout pour être heureuse non ? Ça partait tellement évident. Quelle ironie
Ce texte je l’ai écris il y a quelques mois , alors que je traversais ce qu’on appelle communément dans le jargon , un burn out. Alors on parle surtout de brun out au travail, mais le burn out maternel existe bel et bien aussi. Même si c’est difficile à avouer.
Ben oui , quelle mère indigne oserait avouer qu’elle ne supporte plus sa vie de famille. Quelle honte !
Et bien non, il m’a fallut du temps, beaucoup de repos et énormément de sommeil pour m’en sortir. Mais la clé je l’ai trouvée dans la résilience et dans l’acceptation.
Un jour j’ai accepté l’idée que tout ne peux pas être parfait. J’ ai accepté l’idée que donner des petits pots industriels de temps en temps à mon fils pourrait me soulager. J’ai accepter l’idée que cette machine pouvait attendre demain. Et j’ai surtout accepté l’idée que je n’étais pas invincible. Que je n’étais pas parfaite . Que j’avais moi aussi mes limites.
Reconnaitre et accepter ses propres limites ..
Il est difficile aujourd’hui de trouver son identité propre en tant que mère, que femme, que fille mais aussi d’épouse. Nous sommes envahis sur internet par des images d’une maternité idéalisée qui nous pousse à toujours vouloir en faire plus , et implicitement à nous auto dévaloriser en nous donnant le sentiment de ne jamais en faire assez.
Mais aujourd’hui j’ai compris , à quelle mère ai-je envie de ressembler.
Et bien à aucune.
Je veux simplement être la mère de mes enfants.
Je fais des choix, je me trompe, je me corrige, je suis fière de moi , je fais de mon mieux et surtout, par dessus tout, je les aime.
Aujourd’hui je vis, je revis, je découvre une nouvelle maternité qui me ressemble, une maternité qui est la mienne et qui s’est construite avec mes forces et mes faiblesses.
Aucune mère n’est invincible, mais toutes sont extraordinaires.
Daisy
instagram : dessin minutes
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